Quand l’écologie extrémiste devient toxique.
Sapins en métal, interdiction du foie gras, suppression des subventions aux aéroclubs, interdiction de produits phytosanitaire malgré l’absence d’alternatives solides, stigmatisation d’autrui … voilà quelques exemples des excès de l’écologie politique.
La simplicité voudrait que l’écologie soit l’expression politique de principes scientifiques. Depuis de nombreuses années, nous constatons qu’il n’en est rien. Les mouvements écologistes, comme la majorité des mouvements de gauche, ont mis au placard les principes rationalistes pour y substituer idéologie et dogmatisme.
Sous couvert de relativisme intellectuel, les mouvements écologistes prônent souvent la promotion de pseudosciences et du complotisme. Prenons pour exemple quelques prises de position d’EELV et du Parti vert canadien (PVC). Quelques exemples d’inanités anti-scientifiques du parti vert Canadien :
- Élargir la couverture universelle des soins de santé pour qu’elle comprenne aussi les fournisseurs de soins alternatifs ou complémentaires en santé de professionnels qualifiés comme les naturopathes, les chiropraticiens et les diététiciens.
- Éliminer progressivement les aliments génétiquement modifiés et l’utilisation des semences Terminator
Voici quelques exemples d’irrationalités anti-scientifiques tirés du parti EELV
- Réduire les pollutions électromagnétiques, avec un seuil maximal d’exposition du public ne devant pas excéder 0,6 V/m et une électro-hypersensibilité enfin reconnue comme pathologie
- Assurer aux médecines non conventionnelles l’application des mêmes règles que celles de la médecine officielle, ce qui implique leur appliquer les mêmes exigences.
Ces quelques exemples illustrent fort bien l’anti-scientisme qui semble avoir le champ libre dans ces partis politiques. Cette posture semble d’ailleurs monnaie courant parmi les militants et des sympathisants de ces mouvements. C’est ainsi que l’approche rationnelle est devenue impossible dans ces familles politiques où se côtoient animalistes, végétalistes, adeptes de pratiques dites alternatives.
Le principal danger, c’est que les thématiques de l’écologie scientifique, dans ce qu’elles ont de plus noble et de juste, deviennent la chasse gardée de partis politiques en proie aux dérives irrationnelles et dogmatiques.
Pourquoi je ne vote pas pour les partis verts traditionnels.
Soyons brefs, soyons clairs : je suis de formation scientifique, ayant fait des études de biologie cellulaire et de physiologie. Tout me prédestinerait à être un écologiste dans le plus strict sens du terme. Vrai je n’ai pas de voiture, je n’en ai jamais eu, je me déplace au quotidien en faisant appel aux transports en commun, à l’exception de quelques « road-trips » pendant les vacances.
Je consomme des denrées locales dans la mesure du possible, ce qui, au Canada, n’est pas évident, j’achète un ordinateur tous les 8 ans, un téléphone tous les 4 ans … Je suis parfaitement en accord avec les scientifiques qui sonnent l’alarme en matière de réchauffement climatique, sur la protection d’espèces menacées. Je fais ce que je peux à mon échelle, je contribue, j’évalue mes choix en permanence.
En revanche, je refuse de tenir la dragée haute à qui de droit et je ne suis pas de ceux qui vont faire de l’écologie prosélyte, ni faire l’étalage de mes choix personnels, pas plus que souscrire à des thèses pour le moins foireuses qui sont monnaies courante dans les partis politiques dits « verts ». Je ne serai pas celui qui, à chaque conversation, chaque intervention, déclamerai le bilan carbone de tel ou tel choix.
Et pourquoi ? Comme je l’ai écrit en 2014, l’écologie politique n’a pas grand-chose de scientifique. Les mouvements écologistes, comme la majorité des mouvements d’extrême gauche, ont mis au placard les principes rationalistes pour y substituer idéologie et dogmatisme. Sous couvert de relativisme intellectuel, les mouvements écologistes prônent souvent la promotion de pseudosciences et le complotisme (sensibilité aux champs magnétiques, reconnaissances de médecines dites alternatives pour ne citer que ces exemples). Punitive et répressive, elle montre son vrai visage quand elle arrive aux manettes du pouvoir.
L’écologie politique est dogmatique et dirigiste, comme toute idéologie d’extrême-gauche.
Dans son incarnation moderne, l’écologie politique se veut d’un dirigisme quasi totalitaire, souhaitant interdire tout ce qui ne va pas dans le sens de leurs dogmes. Leur électorat, très souvent jeune et urbain, sont complètement déconnectés des réalités qu’ils s’imaginent défendre. Empreints d’une empathie démesurée, ils se drapent dans les vertus du véganisme militant, ils jugent de nombreuses traditions avec dédain et mépris, convaincus que le sang qui coule est une barbarie d’un autre temps qu’il faut proscrire des arènes d’Espagne aux plages des îles Féroé.
Je recommande à ce sujet, l’excellent livre L’Animal et la mort de Charles Stépanoff, qui soutient que les vrais écologistes sont les chasseurs et forestiers. Je rejoins l’analyse de Frédéric Martel à son sujet […] : En gros, les chasseurs, les forestiers ce sont eux les vrais écolos. Les bobos écolos parisiens qui veulent interdire la chasse ne savent même pas distinguer les espèces d’oiseaux et n’ont jamais vu un cerf ou un sanglier. Eux, ils les aiment vraiment, même s’ils les mangent.
Ils ont sauvé la planète aux consulaires !
En mai dernier, les Français de l’étranger ont été appelés à voter pour des élections locales : les consulaires. Cet exercice démocratique a pour objectif de mettre à disposition des citoyens, des relais locaux pour leurs préoccupations de Français de l’étranger. Nombreux sont les compatriotes qui font appel à ces conseillers pour une foultitudes de problèmes administratifs, le plus souvent en lien avec les retraites, les questions de passeport, de nationalité …
Malheureusement certains compatriotes, qui ne font jamais appel aux services des élus de proximités, se sont trompés d’élection et portant leurs voix sur des candidatures se présentant comme écologiste ou apparentés.
Sachant que le rôle du conseiller des Français de l’étranger est purement consultatif au niveau du poste consulaire, quoi de plus irrationnel que de vouloir sauver la planète en votant pour une étiquette écologiste aux consulaires ? C’est dans l’air du temps me direz-vous, il faut tout peindre en vert, même si cela ne sert strictement à rien !
Ainsi, plutôt que de travailler à faire disparaître la CSG-CRDS, pour ne prendre que cet exemple, voilà des élus locaux et des élus AFE rivalisant d’imagination pour « réduire l’empreinte carbone » des Français de l’étranger. Nous attendons tous les calendrier de ramassage des ordures du poste consulaire, au moins nous saurons quoi faire de nos petits pots de moutarde vides …
Pendant la campagne, la course à l’échalote a même inspiré le parti présidentiel, proposant la création d’une « forêt des Français de l’étranger » pour balancer l’empreinte carbone découlant de nos déplacements aériens. À ce jour, aucun arbre n’a été planté, rien n’a été mis en place, du vent, du dioxyde de carbone quoi … et ce malgré le passage du printemps et de l’automne, saisons propices à cet exercice. Qu’importe, certains y ont cru, cela n’engage qu’eux.
L’écologie est une question trop sérieuse pour être confiée aux écologistes politiques.
Cessons d’écœurer nos compatriotes avec une écologie prosélyte empreinte d’interdits, de dictats et de dogmes. Il faut un volet écologique dans chaque parti politique national, empreinte de propositions progressistes et d’incitations fiscales, une écologie scientifique et des investissements dans la recherche scientifique fondamentale et appliquée à la hauteur des enjeux modernes. En revanche, aux consulaires, la question écologique reste un hors sujet monumental, je persiste et je signe.
Marc Albert Cormier
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