Mise à jour: John McCain est décédé le 25 août 2018 en Arizona.
Le sénateur de l’Arizona et ancien candidat à la présidentielle américaine a décidé de cesser tout traitement contre un cancer très agressif du cerveau. Je ne tracerai pas ici les grandes lignes de sa vie, des biographes très compétents s’en chargeront.
J’évoquerai ici que j’avais prévu de le rencontrer dans l’état de Pennsylvanie pendant la campagne présidentielle 2008, afin de m’entretenir avec lui sur le climat de French Bashing qui sévissait aux USA depuis 2003, je tenais alors un blogue sur la vie politique américaine qui avait été mis en exergue par LeMonde.fr. Souvenons-nous que McCain lui-même s’était permis quelques blagues douteuses à l’égard de la France, mais sa toute dernière en 2008 était en fait plutôt amusante: « il paraît qu’en France, nous avons désormais un président pro-Américain, comme quoi, si on vit assez longtemps, tout peut arriver ! ».
Lors de notre passage à Washington, Pennsylvanie en 2008, nous avions donc obtenu des billets pour un de ses rallyes politiques, mais notre calendrier ne nous permettait pas de rester plus longtemps que prévu. Dommage, j’aurai tant voulu serrer la main d’un grand homme dont je ne partageais pas les idées mais dont j’admirais le patriotisme et la force de caractère. [Photo © S. Kelly, 23 août 2008. Washington Pennsylvanie]. J’ai précieusement conservé en souvenir ces billets ainsi qu’une affiche électorale de cette campagne.
Au-delà des boutades et un excellent sens de l’humour, traits essentiels pour remonter la pente suite à sa défaite électorale face à Barack Obama, John McCain resta toujours un homme de convictions. Il s’opposa au président George W. Bush sur la légalisation et la justification de la torture, ayant lui-même survécu à d’horribles sévices pendant la guerre du Vietnam et ses cinq années de captivité.
Plus récemment, il fit capoter le premier projet législatif du président actuel qui visait à renverser l’Obamacare. Dernier à voter au Sénat, le bras tendu et son pouce tourné vers le bas, il a surpris toute la chambre sénatoriale, infligeant un camouflet au président auquel il s’opposa pour des divergences politiques majeures mais aussi pour des raisons très personnelles : Trump n’avait-il pas raillé McCain pendant la campagne des primaires en 2015, déclarant qu’il n’était pas vraiment un héros car en fait il avait été capturé et qu’il n’aimait pas ceux qui se faisaient capturer. L’histoire jugera lequel des deux fut véritablement un héros, nous en avons déjà une petite idée.
Monsieur McCain, permettez-moi de vous dire que nos pensées vous accompagnent durant cette épreuve.
Poster un Commentaire