Chers amis, chers compatriotes, le temps est venu de vous parler d’un pays que vous croyez connaître, mais dont vous ne visitez qu’une infime partie. Ce pays, c’est le Canada. Trop souvent, dans l’imaginaire français, ce pays se confond avec l’unique province du Québec, il en découle une connaissance approximative d’un immense pays doté d’une très grande diversité géographique, économique et culturelle.
Il y a naturellement des raisons historiques pour ce biais cognitif et politique. La France a toujours maintenu une relation privilégiée avec le Québec par sentimentalisme, affection allant parfois jusqu’à l’ingérence. Est-il nécessaire de rappeler un certain discours de l’été 1967 ? De plus, le Québec, avec son statut de quasi-état à l’étranger, fait son autopromotion constante jusque dans les cercles intimes du pouvoir français.
Sans rien retirer à la belle province, j’estime qu’il est nécessaire de rétablir quelques faits.
Tout d’abord, la capitale économique du pays reste sans conteste la grande métropole de Toronto. Située à 6 heures de route de Montréal, cette ville qui ressemble beaucoup à Chicago, bien qu’anglophone, est en fait une ville multiculturelle moderne et dynamique. Porte d’entrée sur l’Amérique voisine, cette ville devrait être incontournable. La capitale fédérale du Canada quant à elle, se trouve aussi en Ontario, à la limite entre cette province et le Québec voisin. C’est non seulement la capitale du Canada, c’est aussi un pôle francophone d’importance.
L’Ouest canadien, en particulier la ville de Vancouver, est un pont vers l’Asie à la fois sur le plan géographique que sur le plan économique. L’Alberta, malgré la récession actuelle, est une province disposant d’importantes réserves naturelles. Les provinces de la Saskatchewan et du Manitoba sont au même titre que l’Ontario, des terres fertiles du domaine agroalimentaire.
Les provinces atlantiques du Canada quant à elles connaissent aujourd’hui une renaissance économique grâce aux hydrocarbures et au trafic maritime tout en étant tournées vers l’Europe et les États-Unis.
Au-delà des réalités économiques, est-il utile de souligner qu’il existe près d’un million de Canadiens francophones hors du Québec ? Les Acadiens des provinces atlantiques et les Franco-Ontariens constituent les deux principaux pôles d’une francophonie dynamique qui mérite tout autant que le Québec de bénéficier d’un lien privilégié avec la France. Au lieu de penser Montréal, pourquoi pas Moncton, Ottawa ?
Je vous demande donc, à l’instar de quelques élus éclairés et des compatriotes qui ont fait le choix de vivre hors Québec, de venir découvrir ce qu’on nomme trop souvent le « reste du Canada ».
Marc A. Cormier
Conseiller consulaire, Ontario et Manitoba
Bravo et bien résumé.
Excellente lettre Marc !
J’ajouterais que les Francos-manitobains forment une communauté très fière. D’un coin à l’autre de cette province du Manitoba, elle est bien organisée et dynamique. Cette communauté s’est dotée de plusieurs institutions francophones dans tous les secteurs de la vie publique.
– Ronald, Toronto
Excellente lettre M. Cormier.
Les Franco-Albertains forment aussi une communauté fière et dynamique à laquelle les élus français devraient aussi s’intéresser. 88,000 albertains ont le français comme langue maternelle et en tout 238,000 parlent notre langue. On n’a qu’à consulter pour commencer le site Web de l’ACFA, l’association porte-parole de la communauté franco-albertaine à http://www.acfa.ab.ca
Jean-Claude Giguère, Edmonton
Très juste Ronald Dieleman et Jean-Claude Giguère ! La francophonie canadienne est vivante et il est temps que ça se sache en France. C’est bien pour cela que je me suis réjoui du fait que Paul François Sylvestre ait pu faire une conférence au Centre Culturel Canadien à Paris en mars dernier.
un jumelage d’une de vos jolies communes avec un village normand de bord de mer ça vous tenterai pas?
côte du débarquement des alliés en 1944
notre commune de Lion sur mer et tous ses habitants en seraient fort honorés
une conseillère municipale de Lion sur mer
Nous n’utilisons pas le mot commune au Canada. Nous utilisons hameau, village ou ville. Au lieu de commune on utiliserait plus le mot municipalité. Le Canada est une fédération et compte 10 provinces et 3 territoires.
À l’extérieur du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario il existe peu de municipalités francophones, mais il y en a.
Votre commune serait-elle intéressée à un jumelage avec un village ou une petite ville d’une des autres provinces? Si oui je pourrais peut-être vous mettre en contact avec quelqu’un qui pourrait probablement vous aider.
Vous pouvez me contacter à l’adresse suivante: jcgiguere@icloud.com
Jean-Claude Giguère
Edmonton, Alberta
On vie en Ontario Toronto depuis deus ans c’est top pour nous français de souches Toronto es de loin bien mieux que Montréal,respect,qualité,tranquillité,ect……. Bruno
Dommage que votre billet, au demeurant excellent, ne spécifie pas qu’Ottawa est la capitale du Canada. Connaissant les lacunes en géographie de nos compatriotes, ce ne serait pas du luxe.
Je suggère aux élus français de parcourir le Canada en train. C’est une façon extraordinaire de découvrir ce magnifique pays d’un océan à l’autre.
Au lieu de penser a Montreal pourquoi pas Moncton ou Ottawa vous dites??? Dites moi pourquoi ne pas penser au Manitoba ? Pourquoi ne nous méritons pas un lien privilégié avec la France ? En passant le Manitoba a 17 Municipalités bilingues,20 comités culturelles francophones,la plus ancienne troupe de théâtre au Canada, le Cercle Molière qui célèbre cette année ses 90 ans, le plus important festival d’hiver de l’Ouest canadien, le Festival du Voyageur. Une communauté francophone vibrante sans négliger de mentionner le Centre culturel franco-manitobain qui célèbre les arts et la culture depuis plus de 40 ans et ou a débuté la Fédération culturelle canadienne-française . Voilà pour un petit aperçu du Manitoba.
Bravo Monsieur Cormier!
Il faudrait également diffuser votre lettre « urbi et orbi » en France métropolitaine car il n’y a pas que les élus qui ne connaissent pas le Canada.
Même les Belges ont un peu la même attitude. Un jour, un Belge, de passage à l’Ambassade du Canada à Bruxelles, se vantait de n’avoir jamais mis les pieds au Canada mais d’être venu au Québec plusieurs fois!