La réforme des bourses ? L’assimilation culturelle et linguistique !

calculbourseLa réforme des bourses.

« Le système des bourses scolaires au bénéfice des enfants français résidant avec leurs familles à l’étranger vient d’être réformé en profondeur afin d’assurer une répartition plus équitable de l’aide dans le strict respect des dotations budgétaires allouées.[1] »

Vos enfants étaient scolarisés auprès d’un Lycée français de l’étranger ? Vous bénéficiez  jusqu’à présent d’une bourse partielle octroyée par la France ? Cette petite phrase anodine a sans aucun doute sonné le glas de la scolarisation de vos enfants au sein d’établissements accrédités par Agence pour l’enseignement français à l’étranger. Et pourquoi ?

La réforme du système d’octroi des bourses, tel qu’expliqué par Le Monde[2] en janvier dernier, est un changement radical de calcul qui fait fi d’un nombre important de déductions prises en compte auparavant et la mise en place d’un « calcul dangereusement automatique ».

Sous le prétexte d’une remise à plat de l’ancien système de calcul que certaines familles aisées avaient manié à leur avantage[3], le nouveau calcul pénalise encore plus les familles aux revenus modestes qui ne peuvent plus honnêtement effectuer certaines déductions.

La réforme appliquée

Comment cela se traduit-il dans la réalité ? C’est fort simple. Voici ce qu’un Français de l’étranger, établi à Toronto vient de me relater dans les faits. Avec la réforme des bourses, ce couple aux revenus modestes (50k cumulés bruts) voit la bourse scolaire de leur enfant réduite de 85% à 65% : « On grattait, on économisait pour envoyer le petit au Lycée. Cela revenait à près de 5000 $ par an incluant tous les ‘faux-frais’ que ne défraye pas la bourse : les garderies après la classe, les fournitures, les camps pendant les vacances scolaires, mais avec le nouveau système de bourses ce sera plus de 10 000 $ de dépense pour nous, on ne peut pas. » – Désabusé, ce Français de l’étranger renchérit : « C’est bien dommage, on va le mettre à l’école anglophone du quartier, c’est tout. Il perdra son français et il jouera au baseball ».

Lors d’une rencontre fortuite avec un autre Français de l’étranger, universitaire de métier, le même discours : « Désormais avec la bourse, on n’aura pas deux, mais un seul enfant scolarisé au Lycée. Nous sommes trop ‘riches’ apparemment. Et avec la fin de la Prise en Charge, on quittera après la seconde pour mettre nos enfants dans le système francophone !»

Pourtant les alternatives existent ?

Pourquoi ne pas scolariser son enfant dans le système francophone ? « Ce n’est pas pareil, c’est pas le même programme, pas la même culture. On n’a rien contre, mais on ne s’y reconnaît pas » de me déclarer un compatriote.

L’avantage de la scolarité dans un Lycée Français à l’étranger, outre la qualité de l’enseignement, c’est de permettre un retour en France sans perturber la scolarité des enfants. Malheureusement, ces lycées vont progressivement devenir des écoles privées pour une élite internationale aisée, laissant les ressortissants français sur le carreau.

Cette réforme des bourses, ce sera l’assimilation culturelle et linguistique d’une génération !

Voir aussi


[1] Voir le site du Consulat de France à Toronto.

[2] Voir l’article de Maryline Baumard. LeMonde.fr

[3] « En fait, la répartition des bourses était […] inégale […] puisqu’elle privilégiait les familles à hauts revenus dépensant beaucoup. » – Maryline Baumard, LeMonde.fr, 17 janvier 2013.

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